Une nouvelle guerre a été déclarée ces dernières semaines. Après un boucan très stressant, l’administration américaine et canadienne sont venues à une entente partielle, sur fond de regain de patriotisme du Canada et d’érosion à l’appui de l’indépendance du Québec.
L’indépendance du Québec est en guerre depuis le début des années 2000. Les militants l’ont appris par la bouche de Chuck Guité à la commission Gomery, et par celle de Jean Chrétien dans la foulée du scandale des commandites.
Il fallut attendre jusqu’au moment où le Parti Québécois fit élire Paul St-Pierre Plamondon pour qu’un regain de l’envie de l’indépendance se manifeste sous différentes formes.
Les propos de Guité sur la « guerre » au séparatisme font écho à ceux
L’affaire Groupaction : un cas de politisation de la fonction publique
livrés en mai 2002 par le premier ministre Jean Chrétien à la Chambre des
communes. Le programme des commandites a été «extrêmement bon» pour le
Canada, avait-il dit. «En 1995, le Canada s’en allait à la dérive. Nous sommes
allés au Québec et nous avons parlé du Canada aux Québécois. Regardez les
résultats aujourd’hui, qui montrent que le gouvernement a agi de la bonne façon,
et maintenant le danger de séparation est beaucoup moins grand qu’en 1995»
(propos rapporté dans Dutrisac, 2002).
« Peut-être que quelques millions ont
été volés au cours de ce processus » a admis Monsieur Chrétien, « mais
combien de millions de millions ont été sauvés du fait qu’on ait été capable de
rétablir la stabilité du Canada en protégeant l’unité du pays? » (traduction libre,
propos rapportés dans Leblanc, 2002).
Plus tard, dans une entrevue au Globe & Mail, Guité a dit que la décision
de contourner les règles dans l’attribution des contrats de commandites au
Québec avait été prise au Bureau du conseil privé peu après le référendum de
Cette décision a-t-il admis, n’avait pas été ébruitée parce que « Nous ne
voulions pas que le Parti Québécois sache ce que l’on faisait ». Et celui-ci
d’ajouter: « Si vous êtes en guerre, allez-vous donner vos plans au camp
adverse? » (traduction libre, propos rapportés dans Oziewicz, 2002a).
fédérale?, Denis Saint-Martin, Université de Montréal et al. https://cpsa-acsp.ca/paper-2003/saint-martin.pdf du domaine public.
Or, depuis quelques semaines, l’arrivée de Donald Trump à la présidence et la menace de guerre économique a généré une situation qui profite à l’unité canadienne. L’arrivée de Trump créé une situation où il faudrait rentrer dans le rang d’un pays qui nous force à rester dans son giron depuis les tentatives infructueuses d’assimilation et de d’extinction.
Ainsi, pour nous, il semble clair que la mascarade qui se déroule sous nos yeux doit être prise au sérieux.
Alors qu’un regain du souffle indépendantiste se manifeste, cet événement loufoque de menaces résulte en une vague d’unité soudaine pour un assimilateur identitaire et économique. Parce que l’indépendance n’a pas eu lieu, il n’y a pas d’autre place où s’en remettre, qu’au régime de domination que l’on connaît.
Va-t-on subir collectivement d’autres événements du genre?
Tant que le Québec n’est pas libre, il dépend de gouvernements étrangers et est dans le brouillard sinon manipulé par ces forces dirigeantes.
La nouvelle guerre est, pour le Québec, celle de sa survie en Amérique, alors qu’on le pousse dans les bras de son assimilateur pour se défendre contre une menace qui serait pire que sa propre dissolution.
Le Québec doit se battre pour son indépendance et non pour éviter l’annexion canadienne aux États-Unis.